dimanche 20 janvier 2013

Viens, douce heure de la mort...


Viens, douce heure de la mort, que mon âme se nourrisse du miel de la bouche du lion ; Adoucis mon départ, ne tarde pas, ultime lumière, que je puisse embrasser mon Sauveur.

Monde, tes plaisirs sont un fardeau, je hais tes douceurs comme autant de poisons, ta joyeuse lumière est le signe de ma perte, et lorsque l’on cueille tes roses, leurs innombrables épines sont autant de tourments pour mon âme. La mort livide est en fait mon aurore d’où se lève pour moi le soleil de la gloire et des félicités célestes. C’est pourquoi j’aspire du fond de mon cœur à ma dernière heure, l’heure de la mort.

J’ai le désir de me délecter bientôt auprès de Jésus-Christ, j’ai le désir de quitter ce monde.

Je souhaite enlacer le Sauveur et à être bientôt auprès du Christ. Si la mort me réduit, mortelle créature que je suis, en cendre et en poussière, mon âme, elle, resplendira d’un éclat pareil à celui des anges.

J’en ai déjà fini ; Bonne nuit, ô monde ! et puissé-je seulement obtenir la consolation de mourir bientôt dans les bras de Jésus : Il est mon doux repos. La froide tombe me couvrira de roses jusqu’à ce que Jésus me ressuscite, jusqu’à ce qu’il conduise sa brebis au riant pâturage de vie, afin que la mort ne me sépare pas de lui. Surgis-donc, joyeux jour de ma mort, sonne donc ô dernière heure !

Si c’est la volonté de mon Dieu, je souhaite que ma dépouille mortelle soit aujourd’hui même mise en terre, et que mon esprit, hôte de mon corps, revête l’immortalité dans les suaves joies célestes. O Jésus, viens et emmène-moi ! que cela soit ma dernière parole !

Rendu à la terre, le corps sera certes rongé par les vers, mais il est destiné à ressusciter splendidement transfiguré par le Christ, il brillera comme le soleil et vivra sans tourment dans les joies et les délices célestes.

Que m’importe donc la mort ?

Jean-Sébastien Bach, Komm süsse Todesstunde, 1715.

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